LA GENETIQUE EXPERIMENTALE

Fiche 53: deuxième conséquence de la méiose: la recombinaison inter-chromosomique

Fiche synthèse

Pour ne pas faire d 'erreurs, il faut être attentif à ce que l 'on observe et bien maîtriser les mots utilisés. En effet, des confusions fâcheuses peuvent découler d 'un vocabulaire dont il faut avouer qu 'il n 'est pas dénué d 'ambiguité. Essayons de le résumer :

Dans tous les cas, si deux couples d 'allèles sont en cause, les produits de la méiose sont au nombre de 4 et sont de fréquences égales. Par exemple,

ab+ = a+ b = ab = a+ b+ , ce qui donne

S ab+ a+b

= 0, 50

S ab+ a+b ab a+b+

Lorsqu 'on peut étudier la phase haploïde, on a accès directement aux produits de la méiose.

On peut étudier des spores en vrac : les 4 combinaisons parentales ou recombinées sont en quantités égales (par exemple ab+ et a+b, si ces combinaisons sont celles des deux souches parentales utilisées ; ab et a+b+ en ce qui concerne les recombinés) .

Si l 'on étudie des spores groupées en tétrades, on constate que les tétrades ditypes parentales ( 2 spores de même génotype que l' une des souches parentales , 2 spores de même génotype que l 'autre) sont en quantité égale au nombre des tétrades ditypes recombinées. Il existe également des tétrades tétratypes

Lorsqu'on étudie la phase diploïde, l'égalité des quatre types de gamètes (phase haploïde homologues des spores de levure), se traduit de manière différente selon le type de croisement étudié, chez la drosophile.

Lorsqu 'on étudie un croisement de la F1 par une souche parentale à caractère récessif, on observe quatre catégories d 'individus diploides, correspondant respectivement à chacune des quatre catégories de gamètes possibles. L 'égalité des quatre produits de la méiose se traduit par l 'égalité des quatre types de diploïdes considérés.

Lorsqu 'on étudie un croisement F1 X F1, l' égalité des quatre types de gamètes chez les deux sexes a pour conséquence des proportions 9 / 3 / 3 / 1 des quatre types d 'individus diploïdes possibles .

Chez l 'homme , les indications qualitatives conduisent au même type de conclusion : quantitativement , on reste limité à des indications qui nécessitent beaucoup de prudence.

En bref , lorsque deux gènes sont situés sur deux chromosomes différents la fréquence de recombinés est de 0, 50 aux variations statistiques près.

Attention !  Nous verrons que la proposition inverse n 'est pas obligatoire : une fréquence de recombinés de 0 , 50 ne permet pas de conclure que deux gènes sont sur deux chromosomes différents. C 'est plus subtil que cela ! ! 

Ces résultats sont fondamentaux pour les études génétiques. Ils sont liés à la migration aléatoire des centromères. Au delà de ces aspects quantitatifs , ils présentent une très grande importance biologique. En effet , il faut être conscient que nous venons , pour la première fois, de constater que la méiose est un ensemble de phénomènes qui peut créer de nouvelles combinaisons génétiques .

Les informations existantes ne sont pas modifiées ( la réplication est semi-conservative: fiche13). Par contre leurs associations peuvent l 'être : en termes génétiques, nous avons dit que la méiose produit des associations parentales et des associations non- parentales .

Dans ce thème , nous nous sommes limités au cas de deux gènes, avec leurs deux allèles respectifs : lorsqu 'un grand nombre de gènes est en cause , le nombre de combinaisons possibles est évidemment considérable . 

 

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Document modifié, le 27 avril, 2007