SOMMAIRE
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Partie I: La bioremédiation apporte-t-elle toujours une solution "écologiquement postive? |
Partie II: Les effets écologiques des micro-organismes utilisés dans la bioremédiation |
Les procédés biotechnologiques ont déjà été utilisés dans la protection de l'environnement depuis près d'un siècle, bien avant l'invention du terme biotechnologie. On a mis au point des installations municipales d'épuration des eaux usées et des filtres pour purifier le gaz de ville à la fin du XIXe siècle. Ils se sont montrés très efficaces, alors qu'on en savait peu à cette époque sur les principes biologiques expliquant leur fonctionnement.
Il y a un siècle, les eaux usées étaient rejetées au ruisseau.
Les premiers chateaux d'eau.
Des progrès ont été réalisés depuis, notamment grâce aux biotechnologies. Il est maintenant possible de produire des organismes génétiquement modifiés plus efficaces. Il s'agit généralement de micro-organismes. Toutefois, les travaux de recherche montrent qu'il serait intéressant de disposer aussi de peupliers ou d'autres arbres génétiquement modifiés.
Cependant, le recours à ces techniques est encadré par la législation européenne sur les substances chimiques toxiques et sur les organismes génétiquement modifiés; et par l'acceptation du public. La difficulté pour les pouvoirs publics est de concilier la compétitivité de la recherche et des applications commerciales, sans compromettre la sécurité. Le texte ci-dessous examine les points qui pourraient faire débat dans l'opinion publique.
Les produits toxiques peuvent être rendu inoffensifs de deux façons: en les dégradant totalement ou en les piégeant sous une forme insoluble. Une dégradation incomplète peut suffire si le produit obtenu est lui même inoffensif.
Par contre, il n'est pas exclu que des composés plus toxiques que le produit initial apparaissent au cours de la dégradation. C'est une limite de la bioremédiation. Le problème se pose d'autant plus qu'on ignore généralement la façon dont les produits sont dégradés dans le sol et la nature des produits intermédiaires.
Sous la pression internationale de la société, les firmes essayent de plus en plus d'utiliser des produits et des procédés moins nocifs afin d'éviter les problèmes qui pourraient survenir lors du traitement des déchets.
La législation distingue les organismes génétiquement modifiés qui sont utilisés dans un environnement confiné et ceux qui sont libérés dans la nature. Dans le premier cas, il s'agit surtout de protéger les travailleurs alors que dans le second, il faut envisager les conséquences écologiques de la bioremédiation.
Les conséquences écologiques sont théoriquement impossibles à évaluer a priori car les échanges génétiques entre micro-organismes non apparentés sont très fréquents dans le sol. Cependant, en pratique, de nombreux scientifiques considèrent que, puisque les gènes introduits dans les organismes génétiquement modifiés proviennent d'autres bactéries du sol, alors des échanges génétiques du même type ont déjà eu lieu dans la nature et que l'introduction d'organismes génétiquement modifiés ne crée pas une situation résolument nouvelle.
Représentation de Röhrig de la conjugaison bactérienne
De toute façon, l'opinion publique ne semble pas sensibilisée actuellement aux problèmes écologiques que pourrait poser l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés à des fins de bioremédiation. La situation diffère en cela totalement de celle qu'on observe pour les plantes génétiquement modifiées utilisées en agriculture.
© Université
de TOURS - GÉNET
Document modifié le
20 mai, 2010