LA GENETIQUE EXPERIMENTALE
Fiche 34: Caractère, génotype, phénotype: définitions, nomanclature et relations.
Fiche synthèse
Sur l'ensemble des fiches (fiche7 ; fiche19 ;fiche20 ;fice29 ;fiche30), nous avons étudié un petit nombre de caractères, mais très différents et chez des organismes assez variés (figure1). Cette variété est suffisante pour affirmer définitivement que la structure et le fonctionnement des êtres vivants sont génétiquement contrôlés via les propriétés des polypeptides ().
L' autre idée majeure que nous pouvons tirer de ces analyses est qu' un caractère nécessite souvent que de nombreux gènes fonctionnent d'une certaine manière et que des phénotypes mutants peuvent être dus à des génotypes différents, plus ou moins complexes.
On envisagera d'ailleurs, un dernier cas, celui d'une souche mutante de drosophile dont l'oeil est réduit () et a une apparence réniforme. Lorsque l'on observe des mouches F1, on constate que l'oeil a une dimension intermédiaire entre la dimension de l'oeil mutant et celle de l'oeil de référence : on dit que le phénotype mutant est semi-dominant. On aurait pu dire semi-récessif ! Un exemple d'un phénotype semi-dominant est historique. Il est repris, probablement pour cela , dans de nombreux ouvrages : la lignée de référence des « belles de nuit ». a des fleurs de couleur rouge. On connaît par ailleurs une lignée dont les fleurs sont blanches. La F1 a des fleurs roses. La F2 est faite de plantes à fleurs rouges ( cf. lignée de référence ) à fleurs blanches ( cf. lignée mutante ) et à fleurs roses( cf. F1). Il est possible que l'interprétation de ce type de résultats ait été à l'époque des premiers généticiens encore plus difficile à faire que dans le cas où il y a dominance du caractère de référence. Il fallait en effet résister à l'idée séduisante d'un mélange des caractéristiques héréditaires (rouge + blanc = rose ). Or, on se rappellera que l'apport essentiel de Mendel est d'avoir imaginé la constance de ses « facteurs » au contraire des caractères.
Quelques précisions importantes en ce qui concerne la nomenclature et le vocabulaire de la génétique:
Afin de bien distinguer les génotypes et les phénotypes, il est classique de noter les phénotypes entre crochets quelle que soit l'abréviation que l'on choisisse pour décrire le phénotype auxotrophe pour l'histidine : [his] anémie : [anémie] oeil rouge sombre : [rge sombre] Pour les gènes, nous conseillons très fortement d'utiliser pour le moment au moins la nomenclature utilisée ici : soit un caractère se présentant sous deux formes (deux phénotypes) on notera A le gène correspondant , a+ l'allèle de référence et a l'allèle muté chaque fois que l'on fera l'hypothèse que la différence phénotypique observée correspond à une seule différence génétique (hypothèse qu' il ne faut toujours pas supposer vérifiée). Il est prudent dans un premier temps d 'éliminer toutes les écritures qui relient les allèles (voire les gènes ) avec les termes récessif et dominant. En effet, nous avons largement souligné que l'essentiel des analyses repose sur les observations des phénotypes mais que c'est seulement ensuite que viennent les interprétations reliant ces phénotypes aux génotypes. Nous avons été amené à rappeler qu'un allèle de référence et un allèle mutant sont deux fragments d' ADN qui peuvent être transcrits et traduits . La coexistence des polypeptides P2 et p2 dans le cas de la levure (fiche 32), celle entre ßet ß' dans le cas de l'anémie Savannah (fiche 19) que nous avons étudiée donnent des résultats variés. En tous cas, les deux allèles existent et ont bel et bien fonctionné, ce qui se produit presque toujours () : que les phénotypes soient dominants ou récessifs, il n'y a pas d' interférence fonctionnelle au niveau de l' ADN des deux allèles d'un même gène dans un diploïde.
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Document modifié, le 22 mars, 2010