LA GENETIQUE EXPERIMENTALE
Fiche 58: La recombinaison intrachromosomique chez la levure
Fiche synthèse
Dans le thème précédent (8) nous avons vu que lorsque des gènes sont situés sur des chromosomes différents, on observe des recombinés, avec une fréquence de 50 %. Qualitativement, nous venons de voir qu'on observe également des recombinés, lorsque les gènes sont situés sur le même chromosome (fiche54). On observe même des recombinés lorsqu' on étudie deux allèles différents d'un même gène () (fiche56). Les différences entre ces situations sont uniquement quantitatives.
Nous venons de montrer qu' une fréquence de recombinaison significativement inférieure à 0,50 correspond à deux gènes situés sur le même chromosome, lorsqu'on étudie les produits de la méiose d'un diploïde doublement hétérozygote. (fiche54). Chez la levure il est facile de montrer que cette recombinaison intrachromosomique se produit au stade 4 chromosomes-fils, grâce à l 'observation des tétrades tétratypes. Cela est vrai chez tous les organismes eucaryotes.
Lorsque les fréquences ne sont pas trop élevées, elles sont additives et expriment des distances génétiques, reflets plus ou moins directs des distances physiques (fiche55). Par contre deux gènes situés très loin l'un de l'autre sur un même chromosome, peuvent être séparés avec une fréquence de 0,50 qui mime les résultats obtenus pour des gènes situés sur des chromosomes différents ().
Lorsqu' elles sont très petites , il faut bien se garder d 'utiliser l' analyse de la recombinaison pour autre chose que ce qu'elle peut nous apprendre. On peut montrer que les mutations étudiées sont plus ou moins proches, mais on ne peut pas savoir si elles affectent des gènes différents ou non, par exemple dans la situation que nous avons étudiée, lorsque des mutants de même phénotype affectent deux gènes différents qui s'avèrent très proches (fiche56).
L'étude de la recombinaison intrachromosomique débouche sur l'établissement d 'une carte génétique, sur laquelle on peut repérer, au moins en théorie, l 'emplacement des centaines de gènes affectés par les centaines de milliers de mutants obtenus et étudiés chez la levure (fiche57). Ce travail, déjà redoutable chez la levure, est encore plus complexe chez des organismes ne pouvant être analysés au niveau de la phase haploïde. Nous allons voir, dans le thème qui suit (10), comment ces analyses sont conduites chez la drosophile et l 'homme.
Dans les thèmes suivants (), nous verrons comment on passe d'une connaissance indirecte (les cartes génétiques) à une description directe des génomes, via des cartes physiques, pour en arriver finalement à leur connaissance moléculaire, grâce au séquençage .
©Conception et réalisation
Document modifié, le 26 mars, 2007