LA GENETIQUE EXPERIMENTALE
Fiche 68: Synthèse de la seconde partie
Fiche synthèse
Mettons encore une fois de côté les problèmes de différences dues au milieu. Tous les caractères sont déterminés par un ou plusieurs gènes intervenant dans une ou plusieurs chaînes de biosynthèse. Cela paraît évident une fois que l'on a examiné de près le métabolisme.
Par contre, il faut être très attentif lorsqu'on étudie le rapport entre différences phénotypiques et les situations génotypiques correspondantes, ce rapport pouvant être complexe :
- une série de différences phénotypiques peut être sous le contrôle d' un seul gène (fiche30) : exemples des symptômes multiples de maladies héréditaires de l 'homme).
- une différence phénotypique peut être due à l 'effet de plusieurs gènes (thème 11).
ou très simple:
- la différence phénotypique est due à une seule différence génétique (thèmes 7-8-9-10).
Cette diversité des situations implique que la toute première analyse génétique doit être de rechercher le nombre de gènes en cause dans une différence phénotypique.
Lorsqu'on étudie plusieurs individus de même phénotype, différent du phénotype de référence, deux techniques sont à notre disposition :
- le test de complémentation permet de savoir si oui ou non le même gène est en cause (thème 6), de manière totalement indépendante de la distance des gènes.
- le test de recombinaison permet d'affirmer que des gènes différents sont en cause seulement si les mutations affectent des zones éloignées du même chromosome, ou si les gènes sont sur des chromosomes différents (thèmes 8-9-10).
Ces deux techniques génétiques sont complémentaires. La première exprime les identités ou les différences de fonction des gènes. La deuxième exprime des différences de localisation, via l 'étude de la recombinaison.
L 'analyse de la recombinaison est lourde : elle a tout d 'abord été réalisée pour elle-même, en débouchant sur la constatation que le nombre de groupes de liaison est le même que le nombre de chromosomes. Cette constatation a été le socle de ce que l'on a appelé la théorie chromosomique de l 'hérédité , théorie qui est devenue une réalité indiscutable de nos jours.
Pourtant, aujourd'hui encore, on recherche des liaisons génétiques, y compris avec les moyens les plus modernes de la génétique moléculaire. Sans entrer dans les détails, l'obtention d 'une carte génétique très détaillée est un moyen puissant d'analyse (fiche57 et fiche62). Par exemple cela permet au sélectionneur de « suivre » un allèle d'un gène donnant un phénotype intéressant mais non directement repérable ().
De manière plus générale, nous avons vu que l 'ensemble de cette deuxième partie explore les conséquences de la méiose.
La variabilité génétique est d'abord due aux mutations au niveau des différents gènes. Chez les êtres vivants chez lesquels la méiose peut se produire, de nouvelles combinaisons informationnelles se produisent à chaque génération. Ce mélange de gènes peut se produire également chez les bactéries et les virus par des mécansimes divers.
De manière encore plus générale, les deux premières parties nous ont fait parcourir le cycle des êtres vivants (). Des moments forts ont été envisagés. ils sont au nombre de cinq :
- l 'individu unicellulaire ou pluricellulaire possède un métabolisme complexe. Il est unique, son génotype étant à la base de ses particularités biologiques, développées en relation avec le milieu (thème 5).
- les mitoses assurent la reproduction conforme des haploïdes ou des diploïdes, elles participent à l'édification des organismes pluricellulaires et éventuellement à une multiplication à l 'identique (on dit souvent « végétative ») (thème 6).
- les mutations apportent la diversité. Elles doivent affecter les cellules sexuelles pour être transmises (thème 4).
- la fécondation conduit à la juxtaposition de diversités: c'est le domaine des hétérozygotes, de la récessivité et de la dominance, de la complémentation, en un mot des diploïdes.
- la méiose assure le brassage des informations diverses créées par les mutations et juxtaposées par la fécondation. C'est le domaine de la recombinaison et des haploïdes.
On voit donc que la génétique, bien loin de représenter une spécialisation, est une discipline unificatrice de la biologie qui touche aux différents moments - clefs du cycle des êtres vivants .
©Conception et réalisation
Document modifié, le 1 juillet, 2007